Violences basées sur le genre: Comprendre les 5 formes, leurs impacts et les pistes pour briser le cycle


Malgré les avancées législatives et les multiples campagnes de sensibilisation, les violences basées sur le genre demeurent une plaie sociale qui touche aussi bien les femmes que les hommes, mais dont les principales victimes restent les femmes et les filles. Selon les Nations Unies, une femme sur trois dans le monde a déjà subi une forme de violence physique ou sexuelle.

Ces violences prennent plusieurs formes, parfois invisibles, parfois spectaculaires. Cinq d’entre elles sont fréquemment identifiées: La violence physique, la violence sexuelle, la violence psychologique, la violence économique et la violence sur internet (Réseau social).

La violence physique

Elle regroupe les coups, blessures, tortures et toute forme d’agression corporelle.

Aline, 34 ans: « Pendant des années, j’ai caché mes bleus sous de longs vêtements. Je pensais que c’était normal qu’un mari “corrige” sa femme. »

Les conséquences de cette violence sont multiples: Blessures graves, handicaps permanents, traumatismes psychologiques, parfois la mort.

La violence sexuelle

Elle comprend le viol, l’inceste, le mariage forcé, le harcèlement sexuel et toute contrainte sexuelle.

Jeanette, 19 ans: « Mon professeur m’a promis de meilleures notes en échange de faveurs sexuelles. Quand j’ai refusé, il m’a menacée d’échouer. »

Les conséquences de cette violence sont multiples: Grossesses non désirées, infections sexuellement transmissibles, traumatisme psychologique, abandon scolaire.

La violence psychologique

C’est une forme subtile mais destructrice: Insultes, humiliations, menaces, contrôle excessif.

Eric, 40 ans: « Mon épouse m’interdisait de voir ma famille, elle me répétait que je ne valais rien. Au fil du temps, j’ai perdu toute confiance en moi. »

Les conséquences de cette violence sont multiples: Dépression, anxiété, isolement social, perte d’estime de soi.

La violence économique

Elle consiste à priver une personne de ressources financières, contrôler son accès au travail ou à la propriété.

Marie-Claire, 28 ans: « Mon salaire allait directement sur le compte de mon mari. Je n’avais pas le droit d’acheter quoi que ce soit sans son accord. »

Les conséquences de cette violence sont multiples: dépendance financière, pauvreté accrue, impossibilité de quitter une relation violente.

La violence sur Internet: un fléau silencieux des réseaux sociaux

La violence sur Internet, souvent appelée cyberviolence ou cyberharcèlement, désigne tout comportement agressif, humiliant ou discriminatoire exercé à travers les outils numériques.

Elle prend plusieurs formes : insultes, menaces, diffusion de fausses informations (fake news), propagation d’images intimes sans consentement (revenge porn), exclusion volontaire de groupes en ligne ou encore harcèlement répété par messages.

Clémentine, 17 ans, élève au lycée: « Tout a commencé quand une camarade de classe a publié une photo de moi modifiée sur Instagram. Les moqueries ont enflé, j’ai reçu des dizaines de messages insultants chaque jour. J’ai fini par arrêter d’aller à l’école pendant deux mois. Je me sentais détruite. »

Ces actes, bien que virtuels, ont des conséquences bien réelles sur la vie et la santé mentale des victimes.

Les conséquences de la violence en ligne sont multiples :

Psychologiques: anxiété, dépression, isolement social, perte de confiance en soi, parfois idées suicidaires.

Scolaires et professionnelles: baisse de rendement scolaire ou professionnel, absentéisme, décrochage.

Sociales: rupture des liens amicaux ou familiaux, stigmatisation.

Selon le sociologue Dr. Patrick Munyaneza: « La cyberviolence est amplifiée par l’anonymat qu’offrent les réseaux sociaux. L’agresseur pense être protégé derrière un écran, mais la douleur de la victime, elle, est bien réelle. Lutter contre ce phénomène nécessite à la fois une éducation numérique des jeunes et une régulation plus stricte des plateformes. »

Les spécialistes en droits humains et en santé publique soulignent que toutes ces violences sont interconnectées.

Le Dr. Emmanuel Habimana, psychologue clinicien, explique: « Une violence physique est rarement isolée. Elle s’accompagne souvent de violence psychologique et économique. Pour éradiquer le problème, il faut agir à la racine : éduquer, sensibiliser et renforcer les lois. »

De son côté, Me Jeanne Uwase, juriste spécialisée en droits des femmes, insiste: « La législation existe, mais son application est inégale. Beaucoup de victimes n’osent pas dénoncer par peur de stigmatisation. Il est urgent de créer un environnement où la parole est protégée et respectée. »

Solutions pour briser le cycle

Prévention par l’éducation: Introduire dans les écoles des programmes sur l’égalité de genre, le respect mutuel et la résolution pacifique des conflits.

Renforcement des lois: Veiller à ce que les textes légaux réprimant les violences basées sur le genre soient appliqués sans complaisance.

Accompagnement des victimes: Créer davantage de centres d’accueil, offrir un soutien psychologique, médical et juridique adapté.

Autonomisation économique: Permettre aux victimes, notamment aux femmes, d’accéder à des programmes de formation et d’emploi pour réduire leur dépendance.

Mobilisation communautaire: Impliquer les leaders religieux, traditionnels et communautaires dans la sensibilisation afin de briser les tabous et les normes sociales qui entretiennent ces violences.

Les cinq formes de violences basées sur le genre ne sont pas de simples faits divers, mais une problématique mondiale qui exige des réponses fermes. Les témoignages montrent l’ampleur des souffrances vécues en silence, tandis que les experts rappellent la nécessité de politiques publiques solides, de systèmes judiciaires efficaces et d’une mobilisation citoyenne.

Rompre le silence, protéger les victimes et responsabiliser les auteurs telles sont les clés pour bâtir une société plus juste et égalitaire.

 

 

 

 

AVEC KAYITESI Ange


IZINDI NKURU

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